Le génie du Zénith

Je dois reconnaître que je m’en voulais un peu de vous avoir publiquement avoué que je truandais allègrement toutes les salles de concert de Paris. Du coup j’ai voulu me racheter. J’ai acheté une place « avec emplacement dédié » pour la première fois en 10 ans.

J’étais émue.

Ca n’a pas duré.

En arrivant au Zénith, j’étais trop fière. J’avais presque encadré mon billet pour montrer au vigile que pour une fois, j’avais bien fait mon boulot, sans entourloupe. Je lui tends donc avec un grand sourire, genre, « T’as vuuuuuu il est beaaauuu mon billleeet PMR ! Youhou ! ».

vigile 2

(Vous l’aurez compris, cette image de love entre les videurs en moi s’applique à 90% de mes aventures.)

« Suivez-moi »

Ok très bien. Tiens, c’est bizarre… On ne prend aucun ascenseur, on se dirige vers la fosse. Bon, après tout, il y a surement un accès dérobé.

Hahaha que nenni.

« Vous comptez rester dans votre fauteuil ? »

« Mmmh… Laisse-moi réflechir… Allez ! T’as raison ! Fuck le fauteuil, j’en ai marre, pas ce soir, soyons fous ! »

Bon non. En vrai j’ai répondu « Euh oui. Pourquoi ? » (beaucoup moins rock’n’roll, j’avoue)

« Ah. Parce que l’espace réservé aux personnes handicapées se trouve dans les gradins ».

« Bah c’est pas grave ! Où est l’accès ? »

« Bah. Il n’y a pas d’accès en fait. Sauf si vous pouvez monter les escaliers et vous asseoir sur un strapontin… »

Les amis, je vous demande de prendre le temps de respecter une minute de silence pour l’architecte à qui l’on doit cet emplacement dédié aux fauteuils roulants en haut d’un escalier. Ce mec est un génie. Il a réussi la plus grosse blague architecturale qui puisse être. Je suis sérieuse. Honnêtement. Brillant. Respect. Des centaines de mecs ont dû rêver un jour de faire cette blague, il l’a faite.

pyramide maya access

Du coup, pour la première fois de ma vie, j’étais vraiment en fosse. Et j’ai remercié le ciel de ne pas être à un concert de hard rock où je me serais fait piétiner. Bon, en revanche je ne voyais rien, mais je suis sure que mon ami l’architecte m’aurait dit « vous n’avez qu’à monter sur les épaules de votre ami ! ».

J’avoue. Bonne idée.

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