Je dois vous avouer que depuis les débuts du blog et mes péripéties dans le RER A à base d’ascenseurs en panne et de macarons, je n’ai pas beaucoup retenté l’expérience. Trop galère, trop relou, et j’ai déménagé, et n’avais plus de gare RER sous le coude (oooo quel dommage).
Et puis un beau jour, il y a quelques mois, une nouvelle gare a ouvert au bout de ma rue (mais quand je vous dis au bout, c’est tellement au bout que c’était limite une provocation, clairement, j’étais appelée à réessayer).
J’ai quand même mis du temps à me motiver, parce que j’en avais encore un peu gros sur la patate. Mais je me suis dit « allez, de l’eau a coulé sous les ponts, à l’époque tu étais jeune et inexpérimentée, je suis sure que depuis tout ce temps il y a eu des progrès significatifs ! (oui j’emploie le terme « progrès significatif » quand je me parle à moi-même, je fais dans le langage soutenu tavu).
Et quand j’ai découvert à ma grande surprise qu’ils avaient pensé à tout, et qu’ils avaient même construit des rampes géantes pour monter à l’étage du quai et ainsi éviter tout problème d’ascenseur en panne, j’étais conquise. A moi le coeur de Paris en 7 min, tout en autonomie, liberté et pente de douce. Le rêve.
Et bah ouais. C’était bel et bien un rêve. Parce que pas du tout !
Chers lecteurs, j’ai le plaisir de partager avec vous une nouvelle absurdité absolument géniale des temps modernes : si vous êtes en fauteuil et que vous voulez prendre le RER sur certaines lignes, IL FAUT RÉSERVER 24 HEURES AVANT.
Je répète : réserver son RER 24h avant. Non mais allo ! Qui fait ça ?! Qui appelle la SNCF en disant « Bonjour, je vous appelle parce que je compte bien prendre le RER dans deux jours à 11h24 puis à 16h07 » ?? Non ! Le RER c’est fait pour être à la bourre. C’est fait pour être raté. C’est fait pour être le bordel. Je refuse.
(Je ne reviens même pas sur le fait de se présenter le jour du voyage 20 minutes avant le départ, parce qu’on atteint un niveau d’hallucination totale. A ce rythme là on va bientôt devoir enregistrer des bagages et passer au duty free).
(Surtout que faut pas déconner j’habite pas non plus dans un bled avec une mini gare, deux trains par jour, et un tondu au guichet, on est quand même dans Paris).
Je ne vous cache pas qu’à ce moment là, j’étais un peu démotivée… Mais courage ! Le coeur de Paris n’attend pas, je tente le tout pour le tout !
Je me renseigne sur le site accessibilité de la ligne E, et je vois qu’il faut envoyer un mail. Un peu la flemme, je sors promener mon chien, je passe devant la gare et je me dis « vas y en vrai y’a peut-être moyen, si je me pointe comme ça ils vont quand même pas me dire de rentrer chez moi envoyer un mail pour monter dans le train ». Bah si.
Donc je rentre chez moi écrire un mail. Gros moment de doute : qu’est-on supposé dire dans ce mail ? « Bonjour, je voudrais prendre le RER demain ? » Je répète : QUI FAIT ÇA ? Tant pis, j’envoie mon mail en précisant les gares en question, les horaires souhaités, et je précise : pour le dimanche 3 juillet.
Et là je reçois une réponse : « Bonjour, merci pour votre demande de réservation. Afin de traiter au mieux votre demande merci de nous faire parvenir : nom, prénom, numéro de téléphone, adresse mail, date de naissance (what ?), photocopie de votre carte d’invalidité (whaat ?), titre de transport utilisé (whaaaaat en plus il faut payer ?), type de handicap, type de fauteuil, êtes-vous transférable ? …
Je renvoie un mail, j’ai déjà un dossier Accès Plus chez vous (que j’utilise régulièrement pour prendre le train), vous avez tout.
Réponse à nouveau : Malheureusement non, on ne vous trouve pas. Renvoyez-nous les pièces.
Inspiration.
Expiration.
Motivation.
Allez on envoie tout, comme ça c’est fait on en parle plus.
A moi le RER.
Et là mon téléphone sonne : « Bonjour Mademoiselle, je vous appelle parce qu’on avait oublié de vous dire avant que vous envoyiez vos pièces, mais en fait dimanche c’est pas possible, parce qu’il y a des travaux sur la ligne donc y’aura pas de RER. Si vous voulez y’a un itinéraire bis avec 2 bus puis vous pouvez rattraper le RER sur la ligne. Vous voulez qu’on réserve des places ? »
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