J’ai toujours adoré les gros tatoués moustachus, et je crois que j’étais faite pour en être un ; Enfourcher ma Harley, et rouler moustaches au vent jusqu’au « next whisky bar ». Mais bon, la vie en a décidé autrement… (quoi que).
Du coup, un beau jour, j’ai décidé de tout faire pour me jeter dans les bras du plus célèbre tatoué moustachu de notre époque : Jesse Hughues (le chanteur des Eagles Of Death Metal – qui n’a rien à voir avec le Death Metal pour ceux qui ne connaissent pas et qui commencent à s’inquiéter pour ma santé mentale – je vais bien, ma crise d’ado est loin derrière moi, merci).
Plus le tatoué a une gueule de texan, plus il est cool.
Mode d’emploi.
1. Trouver n’importe quel job dans un festival de rock.
Le but étant d’avoir un badge permettant d’accéder à peu près partout. « Peu importe le job pourvu qu’on ait l’ivresse. » Bon, en ce qui me concernait, pas de bol, je me suis retrouvée à la pire place, hôtesse d’accueil, chargée de distribuer des boules quies et des capotes estampillées Conseil Général (oui. le monde va mal).
2. Décider d’en avoir marre.
Il est quand même important de (faire semblant de) faire son boulot, au moins au début, pour ne pas éveiller les soupçons. Une fois le minimum syndical accompli, trouver une co-équipière « sympa » et lui dire « je reviens ! continue sans moi ».
Ne jamais revenir.
3. Retrouver des potes sympas dans le public, et les débaucher pour cette mission infiltration.
4. Draguer Gégé le vigile.
C’est là que les choses se corsent, et que le Pass’ du staff entre en jeu. Approchez-vous du vigile aux gros bras qui garde la porte permettant d’accéder aux parties privées du festival (après il faudra encore trouver un moyen d’entrer dans les loges, mais chaque chose en son temps).
« Hey Gégé ! ( High Five !) Dis-moi, je dois accompagner ces personnes (en vrai, vos amis, mais faîtes comme si vous ne les aviez jamais vus) dans le carré VIP. Mais bon, c’est galère de faire tout le tour, je vais mettre du temps, je suis fatiguée. Je peux passer par derrière ? Promis, je les ai à l’oeil ! ». (bah voyons)
Franchement, là, c’est le moment où jamais de jouer de son handicap.
5. Infiltrer les loges. Avec vos potes.
C’est l’étape la plus difficile, mais hors de question de se dégonfler si près du but. Là il faut trouver LA bonne excuse. Après avoir envisagé tous les scénarios possibles et imaginables on a opté pour :
« Bonjour monsieur le vigile. Voyez comme je suis en fauteuil roulant, et comme je meurs d’envie de faire pipi. Et ça alors ! C’est dingue ! Les toilettes des loges sont beaucoup beaucoup plus grandes que les autres. Il n’y a pas de hasard ! Permettez ? ».
« Vous avez besoin d’aller aux chiottes à 5 ? » rétorqua-t-il d’un air suspect.
Rappelez-vous qu’une aura de doute et de mystère vous entoure. Quand on est en fauteuil on peut faire avaler n’importe quoi à n’importe qui. Répondre simplement « OUI », avec beaucoup d’assurance et un sourire colgate.
6. Découvrir que la vie en backstage, c’est le paradis.
Ici, les groupes de rock vivent dans un autre espace-temps. Ils jouent au cricket en sirotant des bières bien fraîches sorties d’un immense frigo en libre service. Faites le plein. Et surtout, comportez-vous comme si vous étiez blasé. (« Backstage ? Pffff ! Bo-ring ! »)
7. Repérer le moustachu et passer à l’attaque
Seulement, voilà, une fois devant, le mec fait peur. Il est entouré de hard-rockeurs de 2m, chauves et tatoués jusqu’aux dents. Et vous vous sentez comme une baby crevette, tremblante et fébrile à l’idée d’aller les interrompre. Mais bon, on a pas fait tout ça pour rien. On respire un grand coup et on plonge au risque de le regretter toute sa vie.
8. Prendre une photo souvenir, un peu merdique, mais au fond, vachement stylée.
9. Jouer le jeu jusqu’au bout, quitte à passer pour une cruche.
Agir comme une hystérique devant Justin Bieber, jusqu’à ce que le Moustachu vous réponde de son accent le plus texan « Oh ! Thank you baby. I love you baby ».
10. Ca y est, vous êtes une groupie. Félicitations, mission accomplie.
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