Après s’en être mis plein les yeux à Saint-Pet, nous avons pris le train pour Moscou.
Déjà le train… Grosse ambiance. Je m’attendais à un train top moderne, avec un emplacement dédié aux fauteuils roulants. Que nenni. On est tombées sur un vieux train en féraille à l’ancienne, avec des compartiments sur le côté et un mini couloir. La bonne nouvelle, c’est que je ne rentrais pas dans les compartiments, et que je bloquais tout le passage du couloir. On a donc voyagé devant les chiottes, ma pote Jo assise par terre, entre le fumoir et la poubelle. Bonus spécial : odeurs immondes. Et c’était parti pour 6h de train.
Une fois arrivées à Moscou, changement total d’ambiance par rapport à Saint-Petersbourg. Des militaires partout, aimables comme des portes de prison, et des vieux russes à la peau rougeaude qui criaient dans tous les sens en nous bousculant. Moscou est très différente, beaucoup moins européenne et romanesque, mais beaucoup plus brute. C’est quand même canon, ne minimisons rien.
Niveau accessibilité là par contre, on frôle le zéro absolu. Même la place rouge, le Kremlin et Basile le Bienheureux n’ont rien prévu. Pourtant c’est vraiment la raison pour laquelle les touristes vont à Moscou… Au menu, énormes pavés défoncés, marches en pagailles, et passages piétons souterrains avec des escaliers à n’en plus finir (on a opté pour une mission suicide en traversant au milieu des voitures qui roulent à toute blinde, mais je ne le recommanderai pas).
Idem pour le métro, considéré comme le plus beau du monde. Impraticable.
Mais Moscou vaut quand même le coup, si vous êtes armés d’une grande sérénité et de beaucoup d’énergie. Nous avons croisé sur la Place Rouge un groupe de Chinois handicapés qui allaient de Pékin à Londres pour les JO. Ils m’ont sauté dessus, et voulaient à tout prix me prendre en photo, ce qui m’a un peu beaucoup fait flipper (cf. ma tête), mais ils étaient la preuve que la ville doit quand même être un peu praticable pour le touriste (très) motivé.
Grosse blague devant le mausolée de Lénine, après avoir franchi les millions de postes de sécurité, on m’a dit que les fauteuils n’avaient pas le droit d’entrer (« You need to walk ! »). Devant mon air sceptique, ils ont appelé un immense Sergei de 2m18 qui est arrivé en criant « I will carrry you » avec un accent à couper au couteau. Concrètement, le mec voulait me prendre dans ses bras pour me faire traverser le mausolée. Je me suis dégonflée, Jo y est allée sans moi. Ambiance, on entre un par un dans une pyramide en marbre noir, on passe devant le corps de Lénine embaumé exposé dans un cercueil de verre façon Blanche-Neige, au pas de course parce qu’un militaire tapi dans chaque recoin s’assure que vous ne vous arrêtez pas devant et que vous ne prenez pas de photo.
Quant au Kremlin… Une merveille. Je m’attendais à une sorte de palais de l’Elysée à la russe, mais pas du tout. Des églises en pagaille, à l’intérieur d’une ville fortifiée. Et elles sont toutes plus belles les unes que les autres.
Question gastronomie, ce n’est pas fameux. Beaucoup de ragoûts bizarres avec des trucs non identifiés qui flottent, et des patates, des patates, des patates. Aussi, après 10 jours passés à manger des patates, et parfois du saumon, et pour se redonner un peu d’énergie après cette ville de la galère, on a décidé de se faire un énorme kiffe gastronomique, dans un restaurant sur le thème de la Sibérie (L’Expédition – qui porte bien son nom car en haut d’un immeuble sans ascenseur, j’ai encore une fois dû solliciter des Russes qui n’étaient plus très frais niveau taux d’alcoolémie, et j’ai cru mourir dans la descente). Au menu, steak d’élan, pain noir, et crabe royale du Kamtchatka. Miam miam.
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