Cela faisait longtemps que je n’étais pas partie en vacances depuis la création de ma startup, et je cherchais une destination qui combinait les points suivants :
1 – Dépaysement garanti
2 – Wheelchair-friendly
3 – Handichien-friendly (ça, c’est une autre paire de manches, mais impossible de partir sans India !)
4 – Où je pourrais facilement trouver une voiture aménagée pour me déplacer pendant les vacances
Verdict : direction la Réunion ! Je connaissais déjà plusieurs personnes avec des fauteuils électriques qui y étaient allées, c’est la France donc India reste un chien d’assistance officiellement reconnu, et cerise sur le pompom Wheeliz permet de trouver quelques véhicules dans les DOM TOM !
Alors oui je sais, les gens vont la plupart du temps à la Réunion pour chiller sur la plage et faire de la randonnée dans les volcans (soit deux activités pas du tout du tout faites pour les gens en fauteuil) mais YOLO ! J’adore le rougail saucisse et le rhum, ça me semblait largement suffisant comme raisons pour prendre mes billets et partir !
Seul hic : la Réunion c’est pas la porte à côté. 11h de vol. Sans pouvoir bouger de mon siège d’avion (aïe les fesses). ET SURTOUT 11H DE VOL AVEC UN CHIEN. Je dois vous avouer que niveau vessie-sphincter canins j’étais pas super sereine, surtout qu’il faut rajouter à ces 11h, 1h pour aller à l’aéroport, 2h30 pré-décollage, et 1 bonne heure le temps de récupérer mon fauteuil à l’arrivée. Soit quasi 16h.
Au moment de passer la sécurité à l’aller (c’est-à-dire de ne plus pouvoir ressortir de l’aéroport) j’ai même paniqué en disant aux mecs de l’assistance « Désolée mais il faut qu’on fasse demi-tour ! j’ai trop peur que mon chien ait envie de faire ses besoins avant d’embarquer, je vous en supplie laissez-moi sortir de là », ce à quoi on m’a répondu : « Ah non, c’est trop tard ». Tiens bon Diadia !
Et bah nickel. Elle a dormi pendant tout le vol, même au moment des plateaux repas. Chien magique !
Nous voilà donc arrivées à Saint-Denis. Côté logement on avait loué un Airbnb de plain-pied chez deux « métros » super sympas à la Saline les Bains, ce qui nous a permis de nous loger pour 17€ par nuit par personne ! De là on avait prévu de sillonner toute l’île. Ils étaient tellement sympas qu’ils m’avaient même fabriqué une chaise de douche spéciale pour moi !
A notre arrivée on a commencé par s’arrêter dans un Office du Tourisme pour se renseigner sur les visites qu’on allait pouvoir faire avec mon fauteuil, et là : grosse douche froide.
-Bonjour ! Qu’est-ce qu’on peut faire sur l’île avec un fauteuil ?
-Ah bah… quasiment rien.
-Euh…
-Ah si, là y’a une petite ballade goudronnée sur 200m en haut du volcan. C’est tout.
-Euuuhh…
L’angoisse. On allait passer 1 semaine dans un endroit où on ne pouvait rien faire.
On est rentré déprimées dans notre Airbnb, et heureusement, coup du destin, notre hôte, Julie, connaissait quelqu’un qui bossait à l’accessibilité de la Réunion ! Grâce à elle, on a pu récupérer une liste longue comme le bras de trucs à visiter ! Si ça vous intéresse, je vous recommande ce blog qui en parle aussi très bien.
Résultat : on a pas chômé.
3 visites par jour minimum pendant 8 jours ! La Réunion, c’est beaucoup plus accessible qu’on ne le croit ! Hopital de tortues, jardins tropicaux, maisons coloniales, usine de rhum, exploitations de cannes à sucre, route des laves (à Piton-Sainte-Rose y’a une église qui a été encerclée par la lave et qui est restée indemne alors que tout le village a été rasé. Magique), et même points de vue aménagés sur les cirques et les volcans ! Les plages sont pas ouf, mais la nature est vraiment DINGUE.
Seuls bémols :
- Les trottoirs. Ca, c’est vraiment la galère, soit y’en a pas. Soit y’a des voitures garées partout donc impossible de passer. Soit ils sont défoncés. Du coup j’étais obligée de rouler sur la route, parfois avec beaucoup de traffic : pas très rassurant.
- Les chiens. Y’a 80 000 toutous abandonnés sur l’île. Ca fait mal au coeur, et c’est pas très pratique quand on se promène avec son propre chien #streetfight. Les Réunionnais ont un rapport un peu différent aux chiens, donc avec India c’était pas toujours facile de la faire rentrer dans les musées ou autres parce que le concept de chien d’assistance est un peu étranger là-bas… Mais en discutant avec les gens et en leur expliquant, ça passe.
- Les routes de montagne. OMG. C’est le truc le plus stressant que j’ai JAMAIS VU. Genre les routes tournent super fort, elles sont super étroites, et vu que là-bas quand il pleut IL PLEUT SA RACE, les caniveaux font 1m60 de profondeur. Ce qui veut dire que si vous croisez une voiture en montagne, et que vous serrez trop à droite, vous tombez dans un ravin.
Mis à part ces petits détails de rien du tout, que du bonheur !
Et clou du voyage : j’ai même trouvé des moniteurs de parapente qui faisaient voler des personnes en fauteuil roulant ! (Bon pas de bol, mon vol (qui été prévu le dernier jour) a été annulé à cause d’un avis soudain de grand vent, mais en tous cas, c’est possible !). Ca me donnera une bonne raison d’y retourner ! 😉
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